Henri et Achille Duchêne
Quelques années après la fin du second Empire, qui avait vu les extraordinaires transformations de l’urbanisme parisien et la création de nombreux parcs et jardins publics, voulues par Napoléon III et conduites sous la direction du préfet Haussmann,
Jean Darcel, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, chef du Service des Promenades et Plantations de la ville de Paris écrit : « Nous traiterons d’abord des jardins réguliers2 […] genre à peu près abandonné actuellement, nous n’en ferons qu’en indiquer les qualités les plus apparentes, afin de pouvoir nous étendre plus longuement sur la création des jardins paysagers qui sont presque exclusivement adoptés de nos jours. 3»
Cette affirmation correspond parfaitement aux réalisations des parcs et des jardins de la fin du XIX siècle qu’il s’agisse des Bois de Vincennes et de Boulogne, du Parc Monceau ou encore des Buttes-Chaumont.
Cette époque « est l’invasion des petites Suisses vallonnées, des quatre courbes adossées au château avec des corbeilles exhaussées sur les côtés et des mamelons surmontés de groupes d’arbres destinés à accentuer les lignes de vue. On se pâme sur une opposition de négondos avec un groupe de noisetiers ou de hêtres pourpres ; on délire lorsque la vue principale tombe sur une pièce d’eau aux bords très mouvementés avec son inévitable rocher et sa rivière tortueuse aux multiples barrages de rocaille.
On est allé aussi loin que l’on pouvait aller : vallonnements exagérés, fausses rivières à fond de ciment, grotte en simili-rocher, kiosques en série.»
Il faudra attendre Henri Duchêne pour qu'une nouvelle ère de l'art paysager apparaisse.